« C’est lui ». À la barre du tribunal de Lorient, ce lundi 6 mai 2024, l’un des deux prévenus poursuivis pour trafic de stupéfiants est formel. La personne qui le fournit en drogues se trouve à ses côtés. Le mis en cause rétorque : « Ce n’est pas moi. Je ne l’ai jamais vu ». Comment en est-on arrivé à cette situation ? Il faut remonter quelques jours en arrière. Le mercredi 1er mai, un Hennebontais de 21 ans est arrêté dans sa commune pour avoir grillé un stop. Lors du contrôle, les policiers détectent une odeur de cannabis émanant du véhicule. Le conducteur reconnaît la présence de stupéfiants à bord. Les fonctionnaires de police retrouvent 498 g de résine de cannabis sous forme de savonnette, 13 g de cocaïne, 18 g d’herbe de cannabis, des sachets conditionnés contenant en tout 527 g de cannabis et 450 € en liquide.
6 200 € emballés sous vide
Placé en garde à vue, le jeune homme avoue son implication dans un trafic de stupéfiants. « Je réceptionnais la marchandise et je la livrais aux endroits indiqués par le fournisseur. Ça fait un mois que je fais ça », explique-t-il, ce lundi, à la présidente. N’ayant jamais été condamné pour ce type de délit, l’Hennebontais se livre aux policiers. Il donne la description de son fournisseur, la maison où il réside et d’autres informations sur ses voitures.
Les enquêteurs se rendent sur place et interpellent l’homme mis en cause, âgé de 28 ans. Lors des perquisitions, 6 200 € sont retrouvés, emballés sous vide, sous le siège conducteur d’un de ses véhicules. Interrogé par les policiers, le vingtenaire, déjà condamné pour trafic de stupéfiants, nie toute implication dans cette affaire. Les 6 200 € ? Il explique d’abord avoir prêté son véhicule à un ami puis avoue avoir réalisé une livraison de cigarettes. Une version qu’il maintient ce lundi. « Je ne sais pas pourquoi il m’accuse mais je pense savoir qui le fournit », lance-t-il.
Le fournisseur désigné relaxé
Questionnés à plusieurs reprises sur leur lien, les deux prévenus campent sur leur position. Le dealer explique avoir connu son fournisseur en boîte de nuit à Vannes par l’intermédiaire d’une connaissance commune, nommée Sullivan. « Oui, je connais un Sullivan, mais lui, je ne le connais pas ». Faute de preuves, malgré un bornage téléphonique suspect entre les téléphones des prévenus au mois d’avril, le désigné fournisseur a été relaxé par le tribunal. Le dealer a, quant à lui, été condamné à 24 mois de prison totalement assortis d’un sursis probatoire durant deux ans. Il a interdiction de paraître à Larré, l’obligation de travailler et son permis a été annulé.