Capitaine Houat, la filiale d’Agromousquetaires chargée d’approvisionner les magasins Intermarché en produit de la mer, va fermer une partie de ses bases logistiques après un déficit record de plus de 20 millions d’euros.
Les salariés ont appris la nouvelle dans une note interne à l’entreprise, publiée lundi 22 avril. Selon deux sources syndicales, la note annonce la fermeture des deux bases logistiques, à Frontignan (Hérault) et de Bègles (Gironde), entraînant le licenciement de plus de 70 salariés. La base logistique de Lorient, de son côté, devrait être transférée au sein de l’usine Capitaine Houat à Lanester, en octobre prochain. Aucun licenciement n’est envisagé pour le moment.
Une faute de mal gestion
« Les sites de Lorient et de Boulogne-sur-Mer peuvent s’estimer heureux, leurs emplois sont sauvegardés, ce n’est pas le cas des autres sites », explique une source chez Capitaine Houat, qui préfère rester anonyme. Éric Montador, délégué syndical à Boulogne-sur-Mer, accuse une « faute de mal gestion » et poursuit : « Nous avons su en avril que le groupe n’était vraiment pas en bonne santé, et que la réorganisation était imminente, mais un déficit de 20 millions d’euros, ça n’arrive pas d’un seul coup… »
Visiblement, le groupe Les Mousquetaires souhaite se tourner vers des prestataires, pour réduire les coûts et tenter de retourner à l’équilibre. Capitaine Houat n’est d’ailleurs pas la seule filiale du Pôle pêche des Mousquetaires à être dans une situation compliquée. D’après Éric Montador, Capitaine Cook, à Plozévet, dans le Finistère, serait lui aussi dans une situation très délicate. Le groupe chercherait des partenaires afin de sauver la célèbre conserverie.
Vers une revente de la filiale ?
Au-delà de la restructuration des sites, l’augmentation des ventes en libre-service de produits de la mer, dans les magasins Intermarché, inquiète les salariés de Capitaine Houat. « Depuis quelques années, on se tourne de plus en plus vers la production pour les rayons libre-service d’Intermarché. Cela entraîne une mécanisation toujours plus importante au sein de l’entreprise. Les rayons traditionnels, eux, deviennent mineurs », explique la même source qui a souhaité rester anonyme.
La mécanisation, toujours plus grande de l’entreprise, questionne les emplois, mais c’est le devenir même de la filiale pêche qui inquiète les salariés. « On se dit que ce ne serait peut-être qu’une étape vers une future revente de l’usine à terme ». Sollicitée, la direction de Capitaine Houat n’a pas souhaité apporter plus d’informations concernant le futur de l’entreprise.