Concernant la taxe foncière, la note s’annonce plus salée partout dans le pays de Lorient cette année : + 3,9 % a minima. La faute au mode de calcul de la base de cette taxe, révisée chaque année en fonction de l’inflation. Une hausse nationale, à laquelle peut s’ajouter une hausse des taux communaux.
Ces derniers viennent justement d’être votés par tous les conseils municipaux du pays de Lorient. La plupart ont fait le choix de la stabilité, comme à Lorient où le taux est maintenu à 48,04 % « afin de préserver le pouvoir d’achat des Lorientais ». Deux communes font exception : Nostang et Inzinzac-Lochrist.
2 Une seule commune augmente ses taux
La commune de Nostang a acté, lundi 22 avril 2024, une augmentation de 3 % de ses taux d’imposition locale (taxe foncière et taxe d’habitation). La deuxième en deux ans ! En 2023, le conseil municipal avait déjà entériné une hausse de 5 %, la première depuis 2009. Les propriétés bâties seront désormais taxées à hauteur de 39,28 %, au titre de la taxe foncière. Toujours moins que la moyenne des communes du pays de Lorient. « Si on veut avancer sur des projets structurants pour la commune, comme la rénovation de la mairie, il faut se donner les moyens », justifie le maire Jean-Pierre Gourden, qui relativise : « C’est 20 000 € en plus, ce n’est pas ça qui va changer l’économie de la commune ».
3 Une autre les baisse
Inzinzac-Lochrist fait figure d’exception dans le paysage lorientais : la commune a voté, le 8 avril, une diminution de ses taux d’imposition. La taxe foncière sur les propriétés bâties passe ainsi de 55,18 % en 2023 à 54,18 % en 2024. À noter toutefois : même à la baisse, Inzinzac conserve le taux le plus élevé de tout le pays de Lorient. C’est d’ailleurs une des raisons qui a poussé la municipalité à revoir ses taux à la baisse. « Compte tenu du contexte inflationniste, nous avons décidé de soulager nos administrés. C’est une aide au pouvoir d’achat », explique la maire, Armelle Nicolas. Elle précise que depuis 2014, la taxe foncière n’a jamais augmenté. « Nous ne sommes pas une des communes les plus riches, la majorité des propriétaires sont des primo-accédants, des ouvriers ou des familles monoparentales, ajoute-t-elle. Et si la commune veut investir, il faut faire des économies de fonctionnement ».
4 Les résidences secondaires n’échappent pas à la surtaxe
Si la taxe d’habitation a disparu pour les résidences principales, elle reste applicable pour les résidences secondaires. Depuis un décret paru à l’été 2023, neuf communes du pays de Lorient sont même autorisées à surtaxer ces dernières : Guidel, Ploemeur, Larmor-Plage, Groix, Port-Louis, Riantec, Gâvres, Sainte-Hélène et Plouhinec. Seules quatre municipalités de la rive gauche ont décidé de se saisir de ce nouvel outil fiscal : Port-Louis, Gâvres, Riantec et Plouhinec.
Toutes ont opté pour la majoration maximale autorisée (60 %). « Cela représente une augmentation annuelle moyenne de 250 € pour un propriétaire de résidence secondaire », relativise Christian Carton, le maire de Gâvres, où la taxe sur les résidences secondaires est passée de 15 % à 24 % en 2024. La presqu’île est particulièrement impactée puisque plus d’un logement sur deux y est une résidence secondaire. Cette augmentation va rapporter « entre 100 000 et 150 000 € » à la commune, dont le budget total s’élève, cette année, à 1 M€.
« L’argent servira à la création de logements locatifs. Gâvres souffre du manque de population à l’année. On veut attirer des familles, des jeunes, pour pérenniser les services publics, les commerces et l’école qui ne compte plus que 27 enfants ». La municipalité a ainsi racheté la librairie Le Comptoir gâvrais avec l’objectif de maintenir le commerce et de créer deux appartements T2 et T3 à l’étage, à l’horizon 2025. Le montant total des travaux est estimé à 500 000 €.