The Transat CIC (Lorient - New York)New York, New York ! Il ne sera pas là question d’une histoire d’amour entre une chanteuse et un saxophoniste à Brooklyn comme l’a raconté Martin Scorsese, mais d’une histoire d’amour entre un marin, son bateau et la mer qui l’a amené à une victoire sur une transat en solitaire entre Lorient à New York. L’heure a sonné pour les Imoca d’en finir après 3 500 milles de mer, de galères, de froid et de bonheurs.
New York et sa statue de la Liberté se méritent…. Vraiment. Si les voitures et les gens grouillent (plus de 8 millions d’habitants) dans les rues malgré la pluie à terre, que les klaxons fusent dans de toute part dans cette ville qui ne dort jamais, en mer, sur The Transat CIC, c’était plutôt le calme qui régnait ce lundi sur les derniers milles de la course.
The King of New York (*) ?
Après des conditions sauvages en début de course, les premiers Imoca doivent batailler dans des vents très légers pour franchir la ligne d’arrivée. Les grands buildings majestueux attendent les vainqueurs. Yoann Richomme, qui a vécu aux Etats-Unis plusieurs années et qui, depuis un an, ne fait que monter en puissance en Imoca (2e de la Rolex Fastnet Race ; vainqueur du Retour à La Base), a bataillé fort contre Charlie Dalin dans un premier temps puis Boris Herrmann sur la dernière partie de la course pour devenir, ce lundi soir The King of New York. Le skipper de « Paprec - Arkéa » s’ est appliqué pour finir en beauté cette transat par la route nord qu’il a maîtrisée avant de buter sur des vents erratiques permettant au skipper de Malizia de lui mettre la pression. Après huit jours, 6 h 53’32’’ de course intense, la fatigue s’est forcément fait sentir en même temps que l’excitation d’arriver à New York et de vivre son rêve américain ! Il succède à Armel Le Cléac’h, vainqueur de cette Transat anglaise il y a huit ans en Imoca après 12 jours et 2 heures. Richomme inscrit son nom au palmarès de The Transat CIC 2024. Le vainqueur du Retour à La Base a battu Boris Hermann, celui qui a brillé sur The Ocean Race (3e), qui a fait évoluer son bateau avec de nouveaux foils très efficaces ?
Un dernier effort jusqu’à la marina
Derrière les deux hommes, une solitaire britannique, Sam Davies, s’accroche à sa troisième place, elle qui s’est excusée, avec son accent si british, d’être passée devant Charlie Dalin : « Désolée Charlie, je ne sais pas ce qu’il t’arrive mais je profite », glisse-t-elle dans un large sourire.
Et une fois cette ligne d’arrivée franchie, il reste un dernier effort pour voir la statue de la Liberté, se retrouver à naviguer à ses pieds et s’amarrer au ponton d’honneur. La vitesse est limitée dès le passage de ligne à 10 nœuds à cause des cétacés. La ligne a donc été mouillée à plus de 110 milles de la marina, celle du ponton d’honneur : la Marina One 15° à Brooklyn. Après avoir relâché la pression, il faudra donc garder une certaine lucidité pour naviguer entre les bateaux, nombreux dans le bourg avant qu’une partie de l’équipe ne puisse monter à bord… pour fêter cette belle victoire.
(*) Le roi de New York